Association Nationale des Forces Aériennes Stratégiques

HISTOIRE

du 20 000ème JOUR D’ALERTE aux 60 ans

L’ ANFAS a pour mission principale d’assurer la continuité du lien intergénérationnel qui unit les personnels de tous grades et de toutes spécialités ayant œuvré, au quotidien et pendant cinquante-cinq années au sein de ce grand commandement de l’armée de l’air ; depuis 1964 à aujourd’hui ils garantissent, de manière permanente, la crédibilité de la dissuasion de la composante aéro-portée et de 1971 à 1996, celle de la composante sol-sol balistique stratégique.

Ils ont répondu à la détermination et au dessein expri-més dans les Mémoires de guerre du général de Gaulle face à la débâcle de 1940 :«Alors au spectacle de ce peuple éperdu et de cette déroute militaire, au récit de cette insolence méprisante de l’adversaire, je me sens soulevé d’une fureur sans bornes.  Ce que j’ai pu faire par la suite, c’est ce jour-là que je l’ai résolu».

Cette détermination s’est renforcée lors de la crise du canal de Suez qui servit d’enseignement majeur pour la France. En effet, si l’opération militaire fut un succès sur le terrain, s’en suivit un échec politique d’impor-tance par, entre autres, l’injonction par chantage nu-cléaire, faite à la France de se retirer du Canal. L’ultima-tum du maréchal Boulganine et ses conséquences firent prendre rapidement conscience aux autorités politiques de l’époque qu’un pays, pour se faire respecter sur le plan international et pour éviter tout contournement de son action militaire, doit impérativement posséder l’arme stratégique, l’arme nucléaire.

 Guy Mollet, président du Conseil, affirma lui-même que s’il avait eu la bombe, jamais il ne se serait retiré du Canal. En novembre 1956, soit deux semaines après la fin de la crise de Suez, c’est l’accélération du programme de développement par le Commissariat à l’énergie ato-mique de la bombe nucléaire française, qui sera d’abord l’arme aéroportée AN11, mais c’est aussi la fabrication (en un temps record) du bombardier stratégique Mirage IV avec une première prise d’alerte huit ans après.

Ainsi, le Chef de l’état dispose de moyens militaires pour être le «garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire»conformément à l’article 5 de la loi constitutionnelle du 3 juin 1958.

Les forces aériennes stratégiques, depuis les années 60, ont une structure de type «Corps d’armée»; dis-posant de toutes les fonctions, cette structure a été créée au début du XIXe siècle pour accomplir au niveau stra-tégique un plan exécuté bien au-delà de la conduite tactique, garantissant ainsi adaptation et efficience. Ces principes avaient été oubliés lors de l’échec militaire et l’humiliation subis par la France lors de la guerre de 1870. En conséquence, l’organisation des armées est rectifiée par la loi du 24 juillet 1873 : « permanence temps de paix - temps de guerre; création des corps d’ar-mée permanents avec leurs troupes, leurs matériels, leurs approvisionnements et leurs services ; subordination au commandant de corps d’armée des magasins et établisse-ments affectés ainsi que des services destinés à suivre la troupe en campagne».

Sur le plan de la motivation, les équipages des forces aé-riennes stratégiques et le personnel de soutien qui œuvre à leurs côtés, ont une conscience totale de la mission de dissuasion nucléaire car ils sont impliqués à tous les niveaux de réalisation de celle-ci; ils ne se contentent pas d’être un équipage de conduite d’une plateforme ou d’assurer sa disponibilité. De façon intime, personnel navigant, de renseignement et mécaniciens collaborent à la planification et à l’exécution de l’ensemble des paramètres de la mission: c’est leur action conjuguée qui permet de garantir en final, le tir du missile. 

Depuis 55 ans, ce personnel dispose d’une réelle ap-titude à tenir un rôle politique d’influence dans le do-maine de la dissuasion nucléaire, voire dans des actions diplomatiques multi-domaines.

Si l’environnement évolue sans cesse, il faut savoir conserver le cap. Toutes les générations qui ont pris l’alerte nucléaire durant ces 20 000 jours, ont su gar-der le « culte qui les rassemble, les réchauffe et les grandisse» et renforcer toute leur conviction de vérité, de cohérence, de solidarité en un mot créer en perma-nence une renaissance morenaissance morenaissance moralealeale, sans laquelle le général, sans laquelle le général , sans laquelle le général de Gaulle affirmait «toute évolution des institutions, toute refonte de l’outillage, toute réforme même des intelligences n’auront point d’efficacité»

                                        


                                        Général de corps aérien (2s) Pierre-Henri Mathe 

                                        Commandant les FAS 2002-2005

                                        Président de l’ANFAS

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