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        conseil d'administration, le bureau et le président ont sabré le 
        champagne à Taverny pour les 10 ans de l'ANFAS. Ils en ont profité pour 
        offrir au Gal JARRY et au Gal PARMENTIER, le recueil regroupant les 
        bulletins de liaison de l'Amicale des Anciens des B 26 MARAUDERS. Le 
        CFAS possède désormais dans sa bibliothèque :- la cassette « Les ailes de la Paix » production ANFAS-COPSIS,
 - les différents DVD, sortis à l'occasion du « Dernier vol du IV »,
 - les bouquins de Paringaux : « Le règne du MIRAGE IV » et les « FAS »,
 - le bel ouvrage d'Hervé Beaumont :
 « MIRAGE IV, le bombardier stratégique »,
 - « Les sentinelles de la Paix » sur le Plateau d'ALBION et les SSBS,
 - des extraits des bulletins de 1989 à janvier 2000 de l'AA B 26 
        MARAUDERS,
 - « Les Groupes Français de Bombardement Lourd en Grande-Bretagne, 
        1943-1945 ».
 Nous y rajouterons, dans les mois qui viennent :
 -« La guerre électronique sur MIRAGE IV » dont vous recevez, avec ce N° 
        43, la plaquette de présentation,
 - « L'histoire des FAS » écrite à la demande de l'ANFAS et actuellement 
        en cours de définition.
 
 La bibliothèque des FAS n'est 
        certainement pas complète. Elle ne contient pas toute la mémoire de 
        notre aviation de bombardement.
 Pour en savoir un peu plus, je vous 
        invite à naviguer sur le site de l'Anfas. Avec le webmaster, notre ami 
        Jean-François ORSSAUD, nous venons d'y installer le journal de marche du 
        « GUYENNE »  (c'est en cours : 173 pages à scanner et à 
        contrôler....). C'est notre « mémoire de l'aviation » qui débute en 1915 
        et va jusqu'en 1986. Allez faire connaissance avec ces hommes et ces 
        chefs de l'aviation de bombardement de la Première Guerre Mondiale. Ils 
        ont de la personnalité, de la prestance et c'est normal que l'Anfas les 
        mette sur la toile. Cheminement à suivre : site anfas - Rubrique 
        Escadron de Bbt - Istres.
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                 Notre prochaine réunion aura 
         lieu justement sur la base d'Istres, lieu de stationnement du « GUYENNE 
         » à sa création sur MIRAGE IV. Le colonel LENE nous recevra le mardi 26 
         septembre. Nos petits enfants et nos arrières 
         petits enfants seront à l'école, qui en maternelle supérieure, qui en 
         maths sup. Alors profitons-en : à nous la liberté pour une journée de 
         contact avec nos successeurs, sous les ailes des C 135 FR du Bretagne 
         et autour des 2000N du Limousin.
 
 Jacques Pensec
         
         Les Marauders Français sont en 
         Sardaigne depuis quelques mois et participent à l’immense effort de 
         guerre des alliés.
 Le 24 juin 1944 l’ordre arrive. A 
         partir de demain entraînement au vol de nuit. Cet ordre soulève un 
         tollé général.
 -Mais ils sont devenus fous. Ils veulent nous faire casser la gueule…
 Un ordre est un ordre et notre ardeur 
         au combat efface vite toutes les appréhensions.
 La piste est balisée tous les 50 mètres par de grandes boites de 
         conserve remplies de sable imbibé d’essence.         
         De chaque côté de la piste une Jeep fait la navette pour s’assurer 
         qu’il n’y en a point d’éteinte. La noria des avions commence : 
         décollage, atterro, décollage, atterro… tout semble bien se passer. 
         Pourtant plusieurs appareils de l’Escadre font des atterrissages si 
         durs que la cellule subit des déformations permanentes rendant le vol 
         dangereux. Ils sont réformés sur place.
 Mon bon 63 assume vaillamment sa 
         tâche. Mais une nuit, retour au parking, l’hélice droite accroche un 
         fût de 200 litres sur lequel se trouvait une mitrailleuse de 50 qui 
         vient se planter dans le fuselage à hauteur du copilote. Paraît-il 
         qu’une balise était éteinte ? En deux temps trois mouvements l’hélice 
         est changée ; nous récupérons sur une épave de B26, au parc à 
         ferraille, la même tôle que celle abîmée. Un jour, une nuit de travail 
         et le 63 reprend sa place au combat.
 
 
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      |          La 
        routine est prise. Mission de bombardement le jour puis entraînement au 
        vol de nuit.Ce soir, mon aide mécano assure la 
        première moitié de la nuit ; je me réserve la deuxième après l’incessant 
        balai nocturne, je complète les pleins ; à la torche j’effectue un 
        rapide contrôle général.
 Paré pour la mission. Il s’agit d’un 
        bombardement fictif sur un cap à l’Est de Bône, au lever du jour. En 
        nous-même on se doute que cela préfigure un débarquement prochain en 
        méditerranée.
 Le Cdt NICOT est leader du flight. Je 
        songe que les cinq avions suiveurs doivent avoir fort à faire pour 
        garder la formation en lorgnant les flammes des échappements ou trois 
        petites loupiotes bleues sur nos empennages. Au poste de pilotage les 
        instruments de bord balayés par les lampes U.V. sont parfaitement 
        lisibles dans le noir et semblent donner une note irréelle. Dans l’air 
        frais et humide de la nuit les moteurs tournent avec un ronron rassurant 
        et une régularité de métronome.
 Il y a environ 2h que nous avons 
        décollé. Le jour semble poindre devant nous ; à notre gauche la terre 
        d’Afrique commence à se distinguer. La mer est toujours noire mais la 
        frange d’écume blanche qui se détache délimite parfaitement le cap à 
        traiter. « Bomb-run », trappes ouvertes, largage simulé, trappes 
        fermées, dégagement vers le large. Après un grand 180° nous reprenons le 
        cap retour, le copilote recule son siège au maxi, le bombardier, tel un 
        crabe sortant de son trou, émerge sous le tableau de bord ; il a hâte 
        d’aller au poste navigateur se dégourdir les membres. Les trois 
        défenseurs arrière regagnent aussi le poste central.
 Je distribue à chacun un gobelet de 
        café bien corsé et bien chaud ainsi qu’une boîte de ration K. C’est trop 
        tard pour le réveillon et trop tôt pour le petit déjeuner, il ne manque 
        que les croissants frais. Tout le monde a le sourire et le moral est au 
        plus haut.
 |         Une 
         clarté bien soutenue se dessine à l’Est, devant nous. Puis un soleil 
         rouge daigne montrer son nez dans une légère brume matinale ; sa teinte 
         s’éclaircit à mesure qu’il monte dans le ciel. La mer est une immense 
         glace miroitante mais la réverbération étincelante ne tarde pas à gêner 
         considérablement les pilotes. Après 4h30 de vol nous atterrissons au 
         grand jour à VILLACIDRO.L’équipage part se reposer. Déjà, 
         avec mon aide, je prépare l’avion pour la mission de jour. Pendant les 
         cinq heures et plus de celle-ci, couché sur un tas de housses, à 
         l’ombre d’un Marauder indisponible, malgré la chaleur et les mouches, 
         je tâcherai de dormir jusqu’au retour de la formation qui, je l’espère, 
         sera complète.
 Le 15 août 1944, pour la « vraie » 
         mission sur les plages de Provence, la brume matinale cache tout. Le 
         bombardement ne peut avoir lieu. Grande fut notre désillusion.
 
 Sgt mécanicien Yves VINCENT
 Gr 1/19 Gascogne.
 
 NDLR : En publiant cet article, le dernier hélas, nous rendons hommage 
         à notre grand ancien, le Sgt Yves VINCENT, qui nous a quitté tout 
         récemment pour d’autres cieux.
 
           
           
             
               | A noter dans 
               vos agendas :
 mardi 26 septembre 2006,
 
 l’Assemblée Générale ANFAS
 
 sur la base d’Istres-le-Tube
 
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