N°1 - Mars 1999

ANFAS Contact vient de naître. C'est une lettre de liaison entre vous tous. Elle sera ce que vous en ferez. Aussi l'équipe de rédaction sollicite toutes les bonnes volontés pour s'exprimer au travers de ces colonnes, raconter vos souvenirs et anecdotes et toutes ces choses qui ont fait votre quotidien et qui feront l'histoire des FAS.
Nous vous remercions de votre collaboration future et spontanée.
L'équipe de rédaction. C.Auzépy-Thor-11 r. Chanez-75781 PARIS 16° 

 

L'année 1998 de notre association s'est terminée par la réunion du 5 décembre au musée de l'air et de l'espace au Bourget.
Nous avions pris pour sujet un moment de notre histoire aéronautique : " le B 26 et ses équipages en INDOCHINE ", et pour conférenciers, deux pilotes opérationnels sur zone. Le Général BROUSSAUD nous a fait revivre l'ambiance de l'époque, avec photos de l'ECPA ; le Général CAUBEL nous a raconté avec calme sa mission sur DIEN BIEN PHU, et les suites d'un saut en parachute en territoire hostile.
Nous avions invité plusieurs associations d'anciens :
- l'amicale des Groupes Lourds en Angleterre,
- l'association des B 26 Marauders,
- les anciens de la 12° escadre de bombardement,
- les anciens du 2/92 Vautour 2B.
Ces invitations nous permettent de tisser des liens : cela fait partie de notre devoir de mémoire.
Nous mettons nos avions et fusées dans les musées, nous les astiquons, les dépoussiérons et leur conservons belle allure pour les générations futures. Venez voir le très beau salon du Bourget, vous me comprendrez.
Et les hommes et les femmes de ces machines partent pour le vol sans retour, tout simplement, sans trop de bruit, peut-être pas tout à fait dans l'anonymat, mais dans l'intimité feutrée de leur entourage familial et accompagnés de quelques uns de leurs compagnons d'armes et de vie.
Alors profitons de nous rencontrer et de nous retrouver dans les rendez-vous que nous proposons cette année.
Je vous rappelle les principes de notre association :
- l'association nationale des FAS est ouverte à tous, anciens ou en activité,
- il n'est pas nécessaire d'être à jour de cotisation pour participer à un de nos rendez-vous, par contre vous ne pourrez pas participer aux votes,
- vous serez toujours les bienvenus, surtout si vous n'avez pas reçu de convocation en bonne et due forme de notre part,
- vos invités seront nos invités et les épouses sont systématiquement incluses dans l'invitation.

Après ces rappels, voici les rendez-vous de cette année :
18 et 19 juin, base de MONT-DE-MARSAN, 40e anniversaire du premier vol Mirage4, 
septembre 99, musée de l'air et de l'espace du BOURGET, inauguration officielle de l'exposition SSBS.

Nous pouvons, dés maintenant, vous donner une première approche du programme de MARSAN.
Nos hôtes :
Cdt la base aérienne : Colonel COLLARD,
Cdt l'E.R.S. : Lt-Cl GARINEAU 
Vendredi 18, 14h00 :
  • rétrospective sur le Mirage 4,
  • Décollage Mirage 4, équipé de jato,
  • Passage de C135F et de Mirage 4,
  • Exposition statique d'avions FAS,
  • Visite de l'escadron Mirage 4,
  • Cocktail.

Samedi 19,
  • 10h00 : assemblée générale de l'ANFAS
  • 13h00 : repas sur la base.
Concernant le rendez-vous du BOURGET, nous n'avons pas de programme à vous indiquer, nous reviendrons donc sur cette réunion.
Le bulletin de liaison ANFAS Contact N° 1 que vous avez entre les mains sera diffusé tous les trimestres. Il nous permettra de vous tenir informé de la vie de l'association. Il sera proposé au CFAS pour une diffusion aux unités navigantes par le circuit militaire. 
L'année 1998 a été l'année de la dissolution du plateau d'ALBION. L'ANFAS avait tenu son assemblée générale en juin à APT : nous voulions être témoins.
L'année 1999 nous réunira dans l'escadron de reconnaissance stratégique, équipé de Mirage 4, pour participer avec les équipages à cette journée du 40e anniversaire.
En septembre, au Bourget, nous accompagnerons à nouveau les hommes et les femmes de la base d'APT pour une cérémonie qui fera entrer le plateau d'ALBION dans l'histoire.
L'équipe qui anime l'ANFAS compte sur votre présence.
AMITIES A TOUS.

Jacques PENSEC, navigateur MIR 4. Président ANFAS

Mardi 13 février 1963.
Coup dur à l'équipe de marque MIRAGE IV.

Depuis l'été, le Commandant JEANJEAN, chef de l'équipe de marque, a complété son personnel : LECOZ, DUMAS, PLANES comme pilotes ; BARBE le premier navigateur a été rejoint par GUICHEMERE, LOISY et SENEGAS. Les officiers mécaniciens WOILINE, DESCROIX, HOURDIN, LASSERRE sont rassemblés autour du Cne BRIGOT et parmi les " mécanos " soigneusement sélectionnés on trouve LIOTARD et MAIGNAL…Tout ce monde forme l'équipe de marque MIRAGE IV dont le programme est placé sous la responsabilité du Colonel VILLETORTE.
Le CEAM prépare l'expérimentation du futur bombardier stratégique Français dont l'arrivée à Mont-de-Marsan est prévue pour l'automne. Pour le moment le centre d'intérêt se trouve à Brétigny.
JEANJEAN et BARBE ont déjà volé sur le 01 qui vient d'être mis à la disposition de la marque pour lâcher les trois autres équipages. Tous ont étudié l'avion à fond et tous sont fin prêts.
DUMAS et LOISY sont à Brétigny depuis une quinzaine ; le mauvais temps et les ennuis techniques les ayant retardé ils ont fini par faire leur premier vol l'après-midi du 12.
Le MIRAGE IV 01 vient de faire trois vols successifs sans la moindre panne. C'est un avion splendide qui détient déjà le record du monde de vitesse sur 1.000Km en circuit fermé à plus de 1.800Km/h.
Le lâcher de PLANES et de SENEGAS, qui viennent de se poser en FLAMANT en provenance de Mont-de-Marsan, est prévu pour l'après-midi. Alors que l'équipage se présente au Cdt JEANJEAN celui-ci lui annonce un changement de programme. C'est lui qui va faire le prochain vol avec BARBE. Petite déception accompagnée d'un relâchement de la tension nerveuse.
Après le déjeuner en commun, DUMAS et LOISY retournent à Mont-de-Marsan tandis que l'équipage " évincé " assiste aux préparatifs de JEANJEAN et de BARBE. Ce dernier, se ravisant, enfile un pull sous sa combinaison " Il fait froid, dès fois que l'on s'éjecterait " dit-il en riant.
L'équipage restant au sol gagne la salle d'écoute du CEV pour assister au décollage et suivre le vol au travers du dialogue pilote-controleur.
En fin de montée, à 30.000 pieds, du côté d'Orléans le 01 vire vers l'est. Il est en vol depuis 10minutes. Soudain la voix du pilote change de ton, inquiétante. " PANNE, PANNE, PANNE ". Suivent des indications précipitées :

explosions, allumage des voyants feu et surchauffe et de la quasi totalité du tableau de pannes…
JEANJEAN annonce qu'il fait demi-tour puis…plus rien !
Les radars du CEV perdent l'écho. Un peu plus tard un avion repère l'épave du MIRAGE IV.
EPILOGUE.
L'avion devenu incontrôlable, une seule issue : l'éjection.
Mais la liaison entre les deux hommes est coupée. Secondes d'angoisse où tout se précipite, où se jouent la vie, la mort d'un équipage. L'avion est en piqué, le sol monte, que fait le navigateur ? Soudain un bruit sourd, le siège arrière est parti ! JEANJEAN s'éjecte aussitôt, un choc, le parachute s'ouvre, il voit entre ses jambes l'avion en feu percuter. Peu après il est au sol, indemne.
De son côté, BARBE, isolé et sans liaison radio, réalise très vite la gravité de la situation. Il décide de s'éjecter au grand soulagement de son pilote. Il est retrouvé inanimé, grièvement blessé au bras gauche et aux deux jambes. La séquence d'éjection s'est mal déroulée, le boîtier de tête de son siège ayant heurté la trappe.
BARBE restera de longues semaines à l'hôpital de Percy. Sur son lit de souffrance il rédigera tout de même une bonne partie du manuel navigateur et aura, plus tard, le bonheur de revoler sur C135F.
Sur le trajet retour vers Brétigny, encore sous le choc émotionnel de l'éjection, en combinaison et parachute sous le bras, des gendarmes interceptent JEANJEAN pour le conduire directement chez le Chef d'état-major de l'armée de l'air. En effet ce dernier est attendu d'urgence à l'Elysée pour donner quelques explications au Général de Gaulle.
L'enquête conclut à un éclatement du turboalternateur comme cause initiale de l'accident. Cet équipement ne sera pas retenu sur la série. Par la suite le MIRAGE IVA se révélera être un avion fiable. Très peu d'accidents auront une cause technique.
Il fallut attendre six mois pour reprendre les vols sur le MIRAGE IV 03, mais le programme de travail fut finalement respecté.
-36 ans déjà- Les souvenirs s'estompent. Mais de cet accident il faut retenir que BARBE, dans le noir et sans informations, avait la décision la plus difficile à prendre. De lui dépendait le salut de son pilote.
Pour JEANJEAN tout était clair, mais sa conscience lui interdisait d'abandonner l'avion sans être sûr que son navigateur avait pris sa chance. Il s'est donc éjecté au tout dernier moment.
Chapeau à nos deux compagnons qui ont montré là un bel exemple de l'esprit d'équipage, esprit qui perdure encore au sein des escadrons d'avions de combat biplaces où la voie tracée par les pionniers des MIRAGE IV demeure.
Pierre PLANES 13 février 1999.
MESSE de l'AERONAUTIQUE et de l'ESPACE.La traditionnelle messe de l'aéronautique et de l'Espace sera présidée et célébrée par Mgr DUBOST, Evêque aux Armées (radiodiffusée par France-Culture) de 10h à 11h le dimanche 13 juin 1999, dans le hall du Concorde (et du MIRAGE IVA) du Musée de l'air et de l'espace, à l'occasion du 43° salon du Bourget. Il est recommandé d'arriver à 9h45 au plus tard à cette cérémonie ouverte à tous.

Association Notre Dame des ailes - 351 rue Lecourbe 75015 Paris

Dernière Minute :
Souscrivez au livre d'A. PARINGAUX " Les sentinelles de la paix " L'histoire du Plateau d'Albion
tél : 01.42.65.44.47 Fax : 01.42.65.44.50 Prix 189F : (avant le 31/03/99) 240F après.