D'après ses
statuts, l'ANFAS a un devoir de mémoire envers ses grands anciens, ces «
vieux maintenant », qui ont fait notre aviation de bombardement et cette
armée de l'air dans laquelle nous avons travaillé et qui continue très
bien sans nous.
C'est également dans cet esprit de
mémoire-souvenir que, lors des 40 ans des FAS à Mérignac, le président
et le vice-président, le Gal BROUSSAUD, sont allés s'incliner devant les
noms inscrits sur la plaque des morts en SAC sur Vautour, fixée aux murs
du PC base. Il y avait les noms, les dates : c'était à nous de faire
revivre les visages, les sourires, les accents, les allures.
A Marsan, lors du « dernier vol du IV »,
nous avions pensé à ceux des MIRAGE IV et des C 135 F. Ils ont leurs
noms inscrits dans la chapelle souterraine de Taverny, pas très loin de
ceux de la DA.
On peut également trouver leurs noms sur le
site Internet de l'Anfas et ceux des Vautours aussi, au chapitre
Escadrons de Bombardement puis CIFAS. Pour ceux qui ne pratiquent pas
Internet - et vous êtes beaucoup, pas de complexe - je vous redonne ces
noms, ces dates : à vous de repenser les visages.
Beaucoup d'entre-nous mourront dans leur
lit ou tout au moins dans un lit. Alors pensons fortement aux équipages
qui ont disparu dans les méandres de la mémoire. Il y a des kilos de
médailles de bravoure qui n'ont pas été attribuées car les équipages ne
sont pas revenus pour les recevoir. Les promos des écoles de l'armée de
l'air qui cherchent des « parrains à exemple à suivre », devraient
fouiller dans les mémoires des équipages du bombardement.
Et nous, les plus jeunes parmi les anciens
des FAS, côtoyons avec respect et savourons avec plaisir nos plus
anciens toujours présents à l'ANFAS.
Jacques Pensec
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Le 4 août 1958, le
Général CREPIN soumet à la signature de Pierre GUILLAUMAT, Ministre des
Armées, une directive qui fixe prioritairement l’étude d’un engin sol-sol
balistique stratégique à charge thermonucléaire.
En 1959, la France décide de lancer un
vaste programme afin de posséder ses propres missiles balistiques. Les
industriels français essaient de s’inspirer au maximum des techniques
américaines. Il en est ainsi pour le guidage par inertie. Pour les
propergols solides, les moteurs des missiles Hauwk, produit sous licence en
Europe, permettent d’aborder la technique des propergols composites.
La SEREB (société d’études et de
réalisations d’engins balistiques) propose en 1960 un « programme d’études
balistiques de base ».
Très favorablement accueilli par les services officiels, il bénéficie d’un
haut degré de priorité.
En avril 1960, le Général de GAULLE confirme la priorité de la Force de
frappe et précise que toute coopération avec l’OTAN est exclue.
Peut après, l’objectif est fixé : mise en
œuvre pour 1968 d’un système d’armes sol-sol balistique stratégique (SSBS)
d’une portée de 3.500Km avec une tête nucléaire Mégatonnique.
Aucune autre étude d’engin balistique n’est
retenue, le « programme d’étude balistique de base » revêt alors toute son
importance. Il vise à obtenir les informations nécessaires à la mise au
point des corps de rentrée et des systèmes propulsifs ; ceci par le biais de
lancements de fusées expérimentales. Ainsi, jusqu’en 1966, ce sont environ
cinquante lancements qui sont effectués ; une quarantaine d’entre eux sont
des succès. Le 26 novembre 1965, le lanceur Diamant A met sur orbite le
premier satellite français.
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Pour mettre au point les missiles balistiques, des centres d’essais sont
nécessaires : celui d’Istres, le centre d‘achèvement et d’essais des
propulseurs et engins de Saint-Médard-en-Jalles, le LRBA de Vernon pour
les essais sur bans, Hammaguir et le centre d’essais des Landes pour les
essais en vol.
La France devient une puissance spatiale et
ne va pas tarder à être capable de mettre en service une force
s’appuyant sur des missiles stratégiques nucléaires.
Alors que les études de balistiques de base ont
débuté, différentes réflexions sont menées en 1960 afin de définir la
future force nucléaire stratégique : nombre et nature des composantes
équipées de missiles, déploiement de la force terrestre, silos fixes ou
systèmes mobiles et dans ce dernier cas quel type de mobilité, routes,
voies ferrées ou péniches navigant sur rivières et canaux.
Guidé par le choix américain du silo pour
le missile sol-sol (Atlas, Titan, Minuteman), la France décide de
retenir ce principe pour sa FNS.
Par ailleurs, la définition du type de
propulsion – liquide ou solide – soulève quelques discussions et
querelles de spécialistes.
Pour emporter une charge nucléaire de masse
supérieure à 1.000 kilos il aurait fallu envisager, dans le cas de la
propulsion solide, un missile d’environ 80 tonnes ! Ceci aurait entraîné
des propulseurs imposants, mal aisés à réaliser, et des silos de grandes
tailles.
Ce poids aurait pu être réduit par
l’utilisation d’un premier étage à propulsion liquide. On aurait ainsi
obtenu un missile plus petit mais son emploi aurait été moins facile et
très strict. De plus ; on aurait perdu en souplesse d’emploi, en
facilité de stockage et sécurité de fonctionnement par rapport au
propergol solide. L’apaisement gagne les experts, lorsque le CEA annonce
au cours de l’année 1961 que la masse de la charge SSBS peut diminuer.
L’utilisation des propergols solides devient possible. La définition des
missiles peut commencer. En juillet 1961, le futur missile SSBS se
profile, à savoir un engin d’environ 20 tonnes pour une portée d’environ
3.000 km et une charge inférieure à la tonne.
Un Conseil de défense se tient le 23
février 1962 et entérine ces choix. Le 2 mai 1963, le Général de GAULLE
fixe ce que devaient être les composantes des FNS : « une première
génération à base de cinquante Mirage IV équipés de bombes au plutonium,
une deuxième génération composée de sous-marins à propulsion nucléaire,
armés d’engins à Uranium-Tritium. Entre ces deux générations 68-72
viendront s’intercaler 20 à 30 missiles sol-sol balistiques stratégiques
à têtes au plutonium. L’Armée de l’air est chargée de mettre en œuvre
deux de ces trois composantes ».
Certains rapportent qu’après cette décision
la force SSBS aurait pu être considérée comme transitoire. Lorsque cette
question est soulevée, l’Amiral FLOHIC rappelle un propos tenu par le
Général de GAULLE : « c’est très bien la force nucléaire des
sous-marins, mais les Français sont un peuple de terriens. Quand ils
sauront que leur sécurité repose sur des sous-marins, circulant quelque
part sous les mers et qui peut être hypothétique, ils ne seront pas
tranquilles. Il faut qu’ils aient le sentiment que leur sécurité repose
sur le plateau d’Albion ».
Ce Conseil de défense de 1963 lance de
façon définitive le développement du premier programme SSBS.
Extrait du livre d’Alexandre Paringaux : « Les sentinelles de la paix »
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AUX EQUIPAGES DU BOMBARDEMENT TUES EN SERVICE
AERIEN COMMANDE SUR VAUTOUR
Date
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Grade - Nom
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Date
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Grade - Nom
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7 août 1958
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Ltt DUVIGNAC J.
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12 juin 1966
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Cne JEANNOT A.
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20 avril 1961
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Cdt CLAUSTRES J.
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15 octobre 1966
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Cne FRECHET M.
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20 avril 1961
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Ltt COVAREL M.
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15 octobre 1966
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Sgt BIENFAIT G.
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15 juin 1961
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Ltt GIN P.
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29 avril 1974
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Adj THOMASSET C.
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13 juillet 1962
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Ltt DEL JOUGLA
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29 avril 1974
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S/Ltt TUPIN A.
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15 juillet 1962
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Ltt GOURTAY J.
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20 décembre 1976
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Cne BELLOEIL J.C.
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23 nov. 1962
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Adj SABOURIN M.
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20 décembre 1976
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Cne SEGURA C.
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23 nov. 1962
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S/C MAYER P.
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20 décembre 1976
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Ltt CHALUMEAU S.
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29 nov. 1962
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Sgt RATIER G.
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20 décembre 1976
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Ltt MOUSSION J.
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9 juillet 1963
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S/Ltt RAMBURE J.F
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Ne pas oublier également :
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27 janvier 1964
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Ltt ROUSSEL I.
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29 avril 1963 sur Siebel (1)
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Ltt MANICACCI *
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4 mars 1965
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Lt-Col LARSABAL A.
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2 nov. 1963 sur Fouga (1)
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Ltt HARANT *
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(1) source Jacques HUGO. Avec le Ltt MANICACCI, disparaissaient 5
mécanos dont l'A/C CHARRIER, le S/C MAURER et le C/C ROUCOUX.
Pour ceux qui souhaiteraient approfondir leur savoir sur les hommes du
Vautour B et N, Jacques HUGO et la rédaction leur rappellent le livre
d'Alain CROISNIER, « SO 4050 VAUTOUR », éditions le LA PRESSE 29 rue
Paul Bert 62230 OUTREAU. Tel : 03 21 33 88 96 ( tirage épuisé ).
* rajoutés à la plaque commémorative de Bordeaux
120 000 heures de
VAUTOUR B au 25 septembre 1971
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