N°2 - Mai 1999

ANFAS Contact en est à son deuxième numéro. C'est bon signe car cela prouve que cette lettre à la volonté de vivre. Elle se veut un trait d'union entre vous. Aussi l'équipe de rédaction sollicite toutes les bonnes volontés pour s'exprimer au travers de ces colonnes, raconter vos souvenirs et anecdotes et toutes ces choses qui ont fait votre quotidien et qui feront l'histoire des FAS.
Nous vous remercions de votre collaboration future et spontanée. Et merci à ceux qui ont déjà fait parvenir leur écrit.
L'équipe de rédaction. C.Auzépy-Thor-11 r. Chanez-75781 PARIS 16°

 

Le mot du Président

En 1998, nous avions souhaité être présents à Apt pour accompagner le personnel de St-Christol pour son "Adieu au Plateau d'Albion". Le Bourget nous permettra de renouer avec le Mirage IV A-P :
- retour sur son histoire : 1er décollage le 17 juin 1959,
- poursuite de son histoire : la mission de reconnaissance longue distance
Pour ceux d'entre nous qui seront présents, les portes du Salon du Bourget et de la partie du Musée de l'air visitable seront grandes ouvertes.
A l'assemblée générale d'Apt, le Lt-Cl Forest avait abordé la question des relations entre les amicales des unités FAS et l'ANFAS. Le conseil d'administration de l'association a adopté la politique suivante pour ses relations avec les amicales FAS :

L'Association Nationale des FAS regroupe le personnel en activité et les anciens des FAS ayant travaillé à la mission des Forces Aériennes Stratégiques. Elle a été créée en liaison avec le commandement. Elle se veut le porte-parole de ses membres vers ce commandement et vers le monde extérieur. Elle est construite sur l'amitié et sur les liens professionnels.
Les amicales FAS regroupent du personnel d'une unité et, assez souvent, d'une même zone. Elles agissent localement avec un noyau très dynamique. L'expérience semble montrer que lorsque ce noyau perd son dynamisme, l'amicale vivote ou doit se saborder. Elles sont également construites sur l'amitié et sur les liens professionnels de ses membres.

La réponse que propose l'ANFAS se veut positive en s'approchant le plus près de la philosophie de notre association :
- Il est nécessaire que des anciens créent des amicales FAS locales et les animent.
- Il est nécessaire d'établir des liens entre ces amicales et l'ANFAS : l'amicale peut devenir membre de l'Anfas en tant que personne morale. ( article 6-3 de nos statuts ).

En s'associant, l'ANFAS et les amicales FAS ont certainement plus à gagner, car plus nous serons nombreux plus notre groupe sera représentatif et écouté.
L'ANFAS proposera une formule de partenariat dès qu'une amicale en fera la demande.
A bientôt, sur les parkings du salon du Bourget.

Jacques PENSEC, navigateur Mir IV
Président ANFAS.

Coté pratique :

Nous commémorerons le premier vol du Mirage IV lors du Salon du Bourget.
Nous vous donnons rendez-vous le samedi 19 juin à l'entrée principale du Salon, porte O, entre 10h00 et 10h30 où un représentant de l'association vous attendra avec un billet d'entrée.
Nous avons obtenu 50 entrées gratuites qui seront attribuées aux premiers arrivés.
La cérémonie de commémoration aura lieu à 11h00 autour du Mirage IV n°9 


En 1959 l'équipe des essais en vol de Dassault ne chôme pas. L'aventure est largement commencée puisque après le Mirage I, le Mirage III-001 nous sommes, en juillet 1959, aux vols du Mirage IIIA n°08 qui va servir de modèle aux milliers de Mirage III qui voleront de part le monde.
C'est dire que ni les pilotes ni les ingénieurs d'essais n'ont été réellement associés à la genèse du programme Mirage IV, d'autant que ce programme était nimbé du Secret Défense le plus total. Certes j'ai effectué le premier vol et la première tranche d'essais du Mirage IV mais, regagnant l'Algérie et les rangs de l'Armée de l'air en septembre 1959, j'ai rapidement passé la main à René Bigand qui a effectué la quasi-totalité de la mise au point de cet avion. René Bigand 'est tué en 1967 aux commandes du Mirage F-01 et si, du programme Mirage IV, ont ne devait retenir qu'un seul nom ce serait le sien.
Bien entendu, comme pilote d'essai responsable, j'ai été étroitement associé à la mise au point de la cabine du Mirage IV-01, mais il existait alors une telle osmose amicale entre les bureaux d'études de Déplante-Cabrière et les essais en vol qu'une telle tâche n'offrait pas la moindre difficulté.
Vint le moment du premier vol, le 17 juin 1959 à Melun-Villaroche. Jean Robert était mon ingénieur d'essais. J'avais déjà plus de 250 vols sur Mirage et les petits pièges de l'aile delta étaient alors pour moi totalement éventés. Deux bons réacteurs Atar au lieu d'un, c'était parfait. Une roulette dirigeable au sol, pour la première fois, arrangeait aussi bien les choses.
Certes, comme l'écrit Henri Déplante dans les ouvrages et communications qu'il produisit, cet avion était, bien avant Concorde, déjà tout électrique, tout alternatif. Mais la mise au point avait été minutieuse et le premier vol fut absolument sans histoire. Il en fut de même des treize vols suivants, vols d'ouverture du domaine qui permirent, du 17 juin au 23 juillet, d'atteindre un Mach indiqué de 1,95 sans le moindre incident.
Le Mirage IV était bien un avion exceptionnel et, pour moi, le plus bel avion de combat de l'après-guerre. Il était si réussi que je n'ai pas la moindre anecdote médiatique à mettre sous la dent du lecteur…sauf une, peut-être.
Dès le troisième vol du prototype -ce qui ne s'était jamais vu- l'Ingénieur Général Bonte, Directeur du Centre d'essais en vol (CEV), nous autorisa à effectuer un passage au-dessus du Salon du Bourget pour la cérémonie d'ouverture. C'est ainsi que le 20 juin 1959, je décollais de Villaroche en patrouille avec un Mirage III piloté par le Commandant Pierre Faure. Le temps était douteux, la visibilité mauvaise, notre passage ne s'accompagna d'aucune excentricité mais le Général de Gaulle put voir, pour la première fois, le premier élément de sa Force de frappe.
Après le 23 juillet, le Mirage IV-01 entra en chantier pour des modifications mineures. Il fut prêt à revoler le 15 septembre 1959. J'avais déjà rejoint l'Armée de l'air, mais Serge Dassault obtint que je puise effectuer le vol de contrôle après chantier. Si bien que j'ai été à la fois le premier pilote civil et le premier pilote militaire à voler sur Mirage IV.
Je supervisais, avant de partir, la prise en main de mon successeur René BIGAND qui, je l'ai déjà dit, devait faire tout le travail de mise au point et de développement du Mirage IV. Dix jours plus tard j'étais en Grande Kabylie. Cette partie de ma vie et les essais en vol n'étaient plus qu'une page tournée.
Je souhaite en terminant saluer mes camarades de CEV qui nous ont aidé à mettre cette machine au point ; je citerai seulement Michel Marias pour les pilotes et André Cavin pour les ingénieurs. Je veux aussi rappeler que l'affaire était, du coté officiel, suivie par une équipe à laquelle on avait pratiquement confié les pleins pouvoirs, procédure exceptionnelle et d'une efficacité tout autant exceptionnelle. Cette équipe était constituée du coté Direction Technique, de l'Ingénieur en Chef Forestier et, du coté Etat-major, du Colonel Villetorte. Leur rôle fut primordial. 

D'après le récit de Roland GLAVANY paru dans 
" Le règne du Mirage IV " d'Alexandre Paringaux.

MESSE de l'AERONAUTIQUE et de l'ESPACE.La traditionnelle messe de l'aéronautique et de l'Espace sera présidée et célébrée par Mgr DUBOST, Evêque aux Armées (radiodiffusée par France-Culture) de 10h à 11h le dimanche 13 juin 1999, dans le hall du Concorde (et du MIRAGE IVA) du Musée de l'air et de l'espace, à l'occasion du 43° salon du Bourget. Il est recommandé d'arriver à 9h45 au plus tard à cette cérémonie ouverte à tous.

Association Notre Dame des ailes - 351 rue Lecourbe 75015 Paris

CONFERENCE sur le MIRAGE IV
Dans le cadre des samedis de l'Histoire, la commission Histoire de l'Association Aéronautique et Astronomique de France (AAAF), en association avec les Amis du Musée de l'air et de l'espace, propose le samedi 26 juin 1999 à 14h30 au Musée de l'air et de l'espace une conférence sur le Mirage IV :
" 17 juin 1959, le Mirage IV, dernier descendant des bombardiers BLOCH et DASSAULT "
par Jean FORESTIER et Guy SCHAEFFER

Souscrivez au livre d'A. PARINGAUX " Les sentinelles de la paix " L'histoire du Plateau d'Albion
tél : 01.42.65.44.47 Fax : 01.42.65.44.50 Prix : 240F .